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dimanche 24 avril 2011

Et nos enfants et conjoints, que pensent-ils de notre situation ? Témoignez !

Mon épouse est enseignante en Creuse, moi même conducteur de bus à Limoges, père de 2 enfants scolarisés prés de chez nous en Haute-Vienne.

Domicile/lieu de travail c'est 80 kms, 2 heures de route par jour pour ma femme.
Je ne parlerai pas des frais de véhicule et de carburant, mais de la peine que j'ai de la voir partir l'hiver sur des routes mauvaises, de la fatigue engendrée par la route, des contraintes liées au temps passé à conduire et pas avec nos enfants.

On nous avait dit 5 ans puis 6 et après 7, c'est pas le bagne mais ça y ressemble.

On accepte les règles du jeu mais quand les règles sont biaisées, on finit par se lasser.

En 2012, nous avons à faire un choix pour nous, pour l’Éducation Nationale, pour nos enfants.
Réfléchissons aux programmes qui seront proposés et non aux personnages, allons voter et tout ira mieux.... Je l'espère.

mercredi 20 avril 2011

Nos politiques locaux peuvent-ils nous aider ?

Lorsque l'on parle de nos inquiétudes concernant notre mobilité, des angoisses et de la fatigue que cela entraîne, certains de nos politiques n'ont pas l'air très "sensibles" à ce mal-être. Le fameux "fallait pas" vient bien vite aux lèvres...

Fallait pas choisir ce département si on n'avait pas envie d'y venir !
Fallait pas prendre le département pour un un hall de gare dans lequel on passe pour partir ailleurs !
Et puis, c'est pas bon les enseignants qui vont et qui viennent et ne restent pas dans une école !

Mais on veut bien admettre que ce "va et vient" des enseignants s'explique par le fait que les "Mutez les creusois" cherchent chaque année à gagner quelques kilomètres pour se rapprocher de leur domicile familial...

Que le département perde en attractivité fait réagir un peu ...

Que la loi sur la mobilité ne soit pas respectée dans un département depuis plusieurs années pose question...

Ces rencontres avec nos politiques se passent parfois très bien et parfois se passent....
Pour nous, elles ont pour but d'alerter les élus sur "ce qui se passe" dans leur département pour de nombreux enseignants... et "ce qui se passe" ne va pas toujours de soi, puisque nombreux sont ceux qui disent ne pas avoir été informés de la situation !!

Quelle sera l'influence de ces rencontres sur notre devenir ?
Demain est un autre jour...

vendredi 15 avril 2011

Dans les autres départements ce n'est pas mieux...

Voici les mails qui nous viennent des autres départements...

Pour ma part, j'ai 38 ans, deux enfants. Je suis titulaire en Eure et Loir. Je demande l'Indre et Loire depuis 2005.
Je fais une demande de rapprochement depuis 2009 (3ème demande).
J'ai travaillé une année à plein temps à 2H30 de Tours. J'ai eu du mal à supporter la vie loin de ma famille.
Depuis septembre 2010, je suis à 1H30 de Tours (3h par jour), je me suis rapprochée au maximum.
Je travaille à mi temps avec les conséquences financières que cela a, sinon, je ne vois pas mes enfants, en plus du boulot à l'école, la route, et le boulot à la maison.

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J'ai 32 ans, 2 enfants de 3ans et demi et 20 mois et je suis titulaire dans les Hauts de Seine. Je demande la Gironde depuis 2009 (2ème demande) pour rapprochement familial.
Après une année en congé parental(2009-2010), je suis actuellement en poste dans le 92 à 50% et je travaille donc à 600 kms de chez moi (plus de 10h de transport aller -retour pour un temps effectif devant les élèves de 12 h!). Ce système des permutations informatisées amène à ces situations complètement absurdes et néfastes pour notre santé, nos familles et nos élèves.

Que faire ?

  • Nous avons contacté nos représentants de l'Education Nationale à tous les niveaux : IA, Recteur, DGRH du ministère. Sont-ils tous sourds ?
  • Nous avons contacté nos politiques locaux : Député, Président de Conseil général. Arriveront-ils à nous faire entendre ?

Lorsque nous disons que nous sommes :

Fatigués par les kilomètres effectués quotidiennement depuis de nombreuses années.
"ON" nous répond que c'est le système qui est comme cela et qu' "ON" ne peut rien faire...

Déprimés parce que nos enfants grandissent sans nous.
"ON" le sait mais nous rappelle combien la situation est compliquée ailleurs aussi...

Démotivés parce que nous n'avons pas d'espoir de bouger.
"ON" est compatissant mais impuissant...

Une fois que chacun a été placé devant ses responsabilités, que faire de plus ? A quelle porte taper ? Que dire pour que l'on entende enfin notre mal être ?
Voici quelques propositions que vous retrouverez (en plus court) dans notre petit sondage (en haut à gauche)

1. Une journée de grève pour demander le respect de la loi sur la mobilité.
2. Un courrier aux Sénateurs de nos départements pour qu'ils fassent respecter la loi.
3. Demander des audiences avec le Recteur régulièrement par petits groupes de 3 ou 4 afin de présenter sa situation personnelle.
4. Envoyer un courrier mensuellement à son IA pour indiquer le nombre de kilomètres parcourus et le temps encore passé sur la route ce mois-ci.
5. Une manifestation devant le Rectorat.

N'hésitez pas à nous proposer des idées !

Voici les témoignages que nous recevons à notre adresse mail....

Je suis partie de la Creuse il y a deux ans pour la Haute Vienne; mariée avec trois enfants; si j'y étais encore je ne sais pas si je n'aurais pas démissionné. Je pense à tous mes collègues qui se galèrent et qui ne sont plus du tout motivés par leur métier à cause de tout ce temps perdu sur la route et ce sentiment profond qu'on se fout d'eux... c'est honteux, c'est n'importe quoi, ça n'a aucun sens! j'ai parfois honte, quand je parle avec mon amie qui est encore là-bas, d'être rentrée avant elle (bénéfice de l'âge aussi, ça a aussi du bon d'être vieille!)...
Je souhaite à tous les "oubliés de la Creuse" plein de courage et de chance et un retour prochain.

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Pour aller bosser je fais presque 2h de route par jour. Les premières années, c'est dur, mais on essaie de ne pas penser à ça, on fonce tête baissée, il faut dire qu'on aime notre métier. Et on se dit que dans quelques temps on aura sa mutation.
Puis, au bout de quelques temps on fait le bilan: on a 30 ans passés, ça fait 6 ans que l'on bosse en Creuse, on a toujours remis tous ses projets (enfant, maison) à demain à cause de la route et semble-t-il cette mutation tarde à venir soulager notre quotidien.
Après plusieurs soirées par semaine à parler avec mon conjoint du fait que je suis fatiguée, que je n'ai envie de rien, que j'exècre ma voiture et que lui, par contre, voudrait bouger, sortir, partir en weekend...(une vie normale en fait !) me voilà persuadée que mes allers-retours au travail sont aussi en train de détruire mon couple, ma famille, ma vie, tout ce que j'ai mis du temps à construire jusque là.
Et voilà que la mutation semble primordiale.
Mais comme elle ne vient pas, on se lance, tant pis pour la route. Au bout de 4 ans d'attente de cette mutation, nous avons fini par lancer nos deux grands projets : un bébé et une maison. Notre petit garçon a deux ans et demi maintenant et il est posé en coup de vent chaque matin chez sa nounou, récupéré le soir après mon heure de route sur les chapeaux de roues pour être à l'heure. Il est couché le plus tôt possible parce que, le soir, sa maman est épuisée et que le lendemain on repart dans la course folle...

Aujourd'hui, après 9 ans passés à bosser en Creuse et 6 ans d'attente de ma mutation, l'usure est là, qui ronge chaque jour un peu plus et provoque le mal être permanent. L'espoir et le courage s'envolent avec les résultats des permutations. Avec plus de 580 points de barème, je n'obtiens rien. Je me demande parfois combien de temps je vais encore tenir à ce rythme là, parfois j'ai l'impression que mon corps ne veut plus suivre.

Qu'en sera-t-il de ma demande d'ineat/exeat ?.......

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Etre loin de son lieu de travail au quotidien me pose des problèmes : 
- je passe presque 2 heures par jour derrière un volant (stress, peur du gendarme, accident...) 
- je pars (trop) tôt de la maison pour être à l'heure et je repars tôt pour ne pas être (trop) tard à la maison  
- je ne peux pas passer "vite fait" à l'école pour m'avancer un peu 
- je ne dois pas oublier des cahiers à corriger sinon je fais tourner encore le compteur de ma voiture et celui de ma fatigue   
- je prends une journée complète quand mon enfant est malade car une matinée pour un aller/retour et entre deux un rendez- vous chez le médecin ce n'est pas possible !  
Que faire ? Je peux travailler à mi-temps... mais alors comment va t-on boucler nos fin de mois ? 
Ce qui me pose problème c'est que cette situation s'installe, elle dure... mais moi je ne suis pas sûre de pouvoir "durer" aussi longtemps...

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Je n'en peux plus de faire 180km par jour (720 par semaine!!). Je n'ai pas choisi ce métier pour passer 2h15 par jour dans ma voiture.
Mon corps ne suit plus. Nous avons fait le bilan avec mon médecin, je suis malade tous les mois, mon corps dit "Stop". J'aime mon métier et c'est cela qui me fait tenir...
Je ne vois pas ma fille le matin car je dois partir tôt et le soir je la vois 1h15 tout au plus. Cela fait 6 ans que ça dure.
Quand est-ce que l'on va vraiment nous entendre ? ça ne peut plus durer.

lundi 11 avril 2011

Il faut que ça bouge !

Nous demandons pour la plupart une mutation au titre de rapprochement de conjoint. Ce dernier étant la priorité légale (voir ici les textes) nous demandons donc juste l'application de la loi.
La mutation ne venant pas...parfois après 10 ans de bons et loyaux services en Creuse...on se bouge !

Le 23 mars nous étions devant le Rectorat de Limoges (voir ici l'article paru dans la presse locale) pour manifester notre mécontentement après les résultats des permutations informatisées.
Nous étions bien décidés à obtenir une audience... que nous avons obtenue quelques jours plus tard...

Voir ici le compte rendu de l'audience avec l'Inspecteur d'Académie de la Creuse et le Recteur de l'Académie de Limoges.

Mais ça ne suffit pas !

Alors on continue...

- Nous avons souhaité alerter les politiques au sujet de notre situation. Nous vous tiendrons au courant de l'avancée de nos entretiens avec eux.

- De plus, le 14 Avril nous nous joindrons à nos collègues pour manifester contre les mesures de carte scolaire, puisque celles-ci non seulement dégradent nos conditions de travail, mais sont aussi étroitement liées au blocage des enseignants creusois aux permutations.

"Pas de siège pour s'asseoir, pas de changement de département", nous a-t-on dit...et pourtant combien d'enseignants et d'écoles en galère cette année à cause du manque de remplaçants ?

mercredi 6 avril 2011

La spirale infernale...

2007 : Maman d'un bébé de 3 mois et d'un fils de 3 ans (en maternelle)
je demande un exeat de la Creuse vers la Haute Vienne...

  2008 : Maman d'un bébé de 15 mois et d'un fils de 4 ans
je demande un exeat de la Creuse vers la Haute Vienne...

    2009 : Maman d'un enfant de 2 ans non scolarisé et d'un fils de 5 ans
je demande un exeat de la Creuse vers la Haute Vienne...

      2010 : Maman d'un enfant de 3 ans (PS) et d'un fils de 6 ans (CP)
je demande un exeat de la Creuse vers la Haute Vienne...

        2011 : Maman d'un enfant de 4 ans (MS) et d'un fils de 7 ans
je demande un exeat de la Creuse vers la Haute Vienne...



Et ça s'arrête quand ?

Calculs....

Ne parlons même pas de la fatigue, du stress, de l'impact sur notre vie de couple et de famille, soyons juste bassement terre à terre et calculons...

Chaque jour 96 km, 1h40 de route et 9.28 euros d'essence dépensés.

Chaque semaine 384 km, 6h40 de route et 37.12 euros d'essence dépensés.

Chaque mois 1536 km, 1 jour et 2h40 de route et 148.48 euros d'essence dépensés.

Chaque année 14 000 km, 10 jours de route et  1 355 euros d'essence dépensés.

Cela fait 6 ans que je fais la route...

mardi 5 avril 2011

2011 Blocage... encore !

En 2011 ce sont 112 demandes de mutations qui concernent le département de la Creuse dont 67 uniquement pour le département de la Haute Vienne.
Nous pensions que le triste record de l'année précédente ne pouvait pas être battu....
Et pourtant !

En 2011 :
- 3 sortants (un vers l'Oise, un vers le Cantal et un vers l'Indre)
- 0 sortants vers la Haute Vienne
Chez nos voisins Corrèziens sur 16 sortants 12 entrent en Haute Vienne...

En 2011, ce sont maintenant 12 collègues qui ont plus de 600 points!

Regardons à la loupe les entrants en Haute Vienne :
  • le plus fort barème : 609 points, en Creuse 8 demandes ont plus de 609 points !
  • le 2ème plus fort barème : 583 points, en Creuse 17 demandes ont plus de 583 points ! 
  • le 3ème plus fort barème est un candidat qui était en Creuse l'année précédente, qui demandait la Haute Vienne et la Corrèze... il obtient la Corrèze et après 1 année passée en Corrèze, il intègre maintenant la Haute Vienne. En 2011, cette stratégie n'est même plus possible!
Quant aux 3 derniers entrants en Haute Vienne, ils ne bénéficient même pas des points de rapprochement de conjoint !

Blocage en 2010 déjà !

Déjà en 2010 le département de la Creuse a été bloqué.

Rappelons-nous :
- 4 sorties (2 vers la Corrèze et 2 vers la Guyane)
- Aucune vers la Haute Vienne (0 départs sur 57 demandes!)
Alors que chez notre voisin corrézien 19 collègues entraient en Haute Vienne sur les 27 sortants!
A l'époque 2 candidats "seulement" avaient plus de 600 points.

Nous avions alors le plus bas taux de satisfaction national...

dimanche 3 avril 2011

Blocage en Creuse

Depuis 2 ans on bloque carrément le département de la Creuse....

Quand on dit que le département est bloqué cela signifie que des femmes et des hommes travaillent loin de chez eux et de leurs enfants depuis longtemps.

Quand on dit depuis longtemps, cela signifie que certains en 2011 demandent à partir depuis 9 ans, 7 ans, 5 ans...

Cela signifie aussi que les collègues en attente de partir ont de très gros barèmes (plus de 600 points en 2011 pour 12 d'entre eux!)...

Alors pourquoi sont-ils ainsi bloqués dans la mesure où la circulaire dit clairement qu'il faut favoriser le rapprochement de conjoint ?
Sommes nous dans un département qui n'est pas concerné par cette circulaire ?
Comment fonctionnent les mutations ?
Qui décide de bloquer ainsi un département pendant plusieurs années ?
Ces questions nous les avons posées depuis l'année dernière et nous attendons toujours des réponses et des propositions.

Dans de telles conditions d'exercice de notre métier, le mal être au travail se fait sentir : trop de kilomètres au quotidien, pas d'issue en perspective, que devons-nous dire à nos enfants que nous déposons très tôt à la garderie ou à la crèche et que nous récupérons bien tard le soir ?

Lorsque nous avons choisi ce métier nous savions que nous avions droit à la mobilité... mais n'avons nous que des devoirs et pas de droits ?